Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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propose à la chambre de fixer la durée du service militaire à neuf ans.

Cette fixation est la seule qui réponde pleinement à l’effectif de 500,000 combattants, auquel devraient être portées les armées francaises en cas de guerre ; elle permettrait de passer facilement, sans secousses et sans eorts, d’un pied de paix de 360,000 hommes et au-dessous, au grand effectif du pied de guerre. Elle ajouterait à l’instrucs

tion de l’armée et à sa force morale dans une notable pro portion.

Je propose en outre de déterminer dans la loi le maximum du temps à passer sous les drapeaux et de le fixer à six ans, en affectant au service dans la réserve les trois dernières années, complément des neufans de service. Ces dispositions , dont la dernière serait applicable au temps de paix seulement, offriraient des avantages que je crois certains ct que j’essayerai d'indiquer à la chambre.

Dans l'hypothèse d’un contingent annuel de 65,000 hommes pour l’armée de terre, toutes déductions faites, chiffre qui doit être invariable, et l'effectif soldé étant de 360,000 hommes comme en 1844, l’incorporation annuelle serait de 54,000 jeunes soldats qui prendraient sous les drapeaux la place des 40,000 anciens passant dans la réserve, laquelle perdrait 36,000 libérés définitivement, de sorte que l’armée active serait renouvelée par sixième et que la réserve instruite se renouvellerait par tiers.

Il résulterait du roulement des incorporations successives

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« En temps de paix, les militaires ne seront pas retenus sous les drapeaux au delà d’une période de six années accomplies ; ils compléteront en réserve, dans leurs foyers, le temps de service pour obtenir leur congé de libéralion définitive. »