Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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comprends pas qu'on vienne dire à chaque instant que, parce que nous avons des journaux qui discutent sur quoi est fondée telle au telle alliance ou qui doutentde la bonne intelligence, ils puissent la compromettre. Les bons rapports ne reposent pas sur des pus les plus emphatiques n’y pourraient rien ; ce qui fait les bons rapports, ce sont les transactions réciproquement utiles. D'ailleurs, si par là naissaient des difficultés réelles à la conduite des affaires, les ministres n’en auraient que plus de mérite, et rien ne ferait mieux leur éloge. (On rit.) Quant à moi, je n’ai point une si faible idée de leur talent que je puisse ajouter foi à des embarras réels provenant de la presse, et je m’imagine que plus la presse est exlravagante, et moins elle nuit à nos rapports extérieurs.

Ne l’oubliez pas, messieurs, tout ce qu'on dit chez nous, on se le permet également en Angleterre. Quand les journaux se permettent de dire que le ministère est vendu à Y étranger, il n’est permis à personne des en irriter , cela est trop absurde. Quel effet une telle injure Debtelle produire? Aucun ; et ceux-là même qui la profèrent savent bien qu’elle ne laissera aucune trace.

Messieurs , la bonne intelligence peut se troubler pour de moins gros mots; les hommes qui en font le plus de cas, qui lui sontle plus atiachés, peuventl ui porter des atteintes sans le vouloir : c’est la réflexion que je faisais hier en écoutant M. le due de Broglie, et je dirai bien franchement l'impression que son discoirs a produite sur moi. Ai-je besoin de dire, avant tout, que je suis, depuis longues années, un sincère admirateur du talent et du caractère de M. le duc de Broglie? Hier il est monté à la tribune pour expliquer et justifier, au besoin, l’entreprise sur le Maroc, ainsi que les termes de la conclusion de cette affaire ; il Va