Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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fait avec un talent que j’aime à reconnaître, bien que je ne puisse approuver tous les arguments qu’il a fait valoir. Mais l’orateur dont je parle était monté à la tribune dans un autre but, et pour un motif d’une grande importance. Il s'agissait de faire disparaître une assez grave difficulté qui avait surgi dans la discussion d’avant-hier. Nousavions entendu d’un côté une affirmation, et de l’autre une dénégation relativement à la communication de certaines pièces, communication qu’on blâmait comme trop détaillée, et que M. le ministre des affaires étrangères justifiait en affirmant qu’elle avait été faite en termes généraux.

Eh bien, messieurs, je crois que le moyen que l'on a mis en usage pour sortir de cette difficulté est de nature à en faire naître d’autres. Ce que je dis n’est pas une attaque contre la personne dont je parle, Dieu m’en préserve; mais je cite eette circonstance fortuite comme de nature à soulever plus de nuages que les écarts de la presse ne pourraient en amonceler.

En effet, pour mettre d'accord la dénégation de M. le ministre des affaires étrangères avec une affirmation appuyée d’un compte rendu des séances du parlement d’Angleterre, l’orateur qui avait entrepris cette tâche nous a dit qu’il y avait eu exagération dans les paroles relatives aux communications du ministère français, dans les paroles prononcées par le ministre anglais : je doute que ce dernier soit très-flatté de l’explication. De tout ce qui précède, je tire cette conséquence , que le ministère lui-même peut s’embarrasser dans des démarches entreprises pour le maintien de la bonne intelligence, et que, s’il arrivait qu’elle fût momentanément troublée dans cette circonstance, il faudrait bien s'abstenir d’en rendre responsable l'opposition.