Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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quisont si nécessaires à la conduite des Etats, et denier que l’une et l’autre de ces précieuses qualités ne soient le don du monarque et du ministre. Mais je dis qu’il en résulte un contraste des plus fâcheux, qui m’explique suffisamment cette mauvaise humeur qu’on traduit volontiers en haine contre l'Angleterre, en opposition à l'alliance anglaise, et qui im’explique pourquoi chez nous le sentiment populaire est plus voisin de la répulsion que de l’entraînement en tout ce qui regarde l’Angleterre.

J'ajouterai qu'il serait désirable qu’un tel état de choses, qu'une telle disposition des esprits ne se perpétuât point, que le Gouvernement avisât pour y porter remède ; car ne pourrait-on pas craindre de voir naître la désaffection, de la voir, dans un avenir plus ou moins éloigné , retomber sur ce que nous avons de plus cher et de plus précieux, sur la couronne que nous voudrions voir constamment entourée de l’affection des peuples comme nous l’entourons. de notre inébranlable dévouement? Je crois voir là un danger; je voudrais me tromper, mais je crois remplir uu devoir en signalant ce danger; je voudrais que le Gouvernement se prémunit contre lui. J'espère que MM. les ministres ne me préteront point d’autres vues ni aucune intention qui ne soit hautement avouable. Enfin je m’estimerais heureux si j’avais réussi à prouver qu’on peut se montrer blessé de certains procédés de l'Angleterre , sans cesser pour cela d’être ami de la paix.