Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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sa suite ? Est-ce dans ces vues d’ctiquette, je le demande,

p ? ® su 2 qu'on vous propose d’ensevelir auprès de Napoléon les majordomes de la splendeur impériale ?

Mais, messieurs, je crois que ce serait mal comprendre la pensée du tombeau, du tombeau chrétien élevé en face de l’autel, du tombeau que la nation a consacré à l’homme qui porta si haut sa gloire et sa puissance.

Messieurs, c’est au génie de l’empereur que vous avez voulu rendre hommage. Au-dessus des conquérants dont le génie domine l’humanité, il y a la Providence divine, qui permet leur élévation et leur chute. Quand c’est Dieu qui fait l’appel, chacun s’y rend pour son compte. Et pourquoi donc ici-bas ériger l’orgueil en une symétrie tumulaire ? (Très-bien!)

Messieurs, n’associons point d’autres cendres aux cendres de Napoléon. C’est de lui seul que se souviendront les vieux soldats agenouillés sur sa tombe : hommages, prières, couronnes populaires déposés devant cet imposant cercueil, ne s’adresseront jamais qu’au héros qu’il renferme, qu'à la grande âme qui quitta cette périssable dépouille. Croyez-moi, la pierre où sera gravé son nom ne doit pas se chercher parmi d’autres pierres. (Très-bien ! très-bien ! )

Duroc et Bertrand, généraux honorés tous deux, et toujours dignes de la confiance et de l’amitié de l’empereur, furent les ordonnateurs de la tente et du palais impérial : dans ces fonctions qui auraient pu les reléouer parmi les courtisans, ils portèrent des cœurs droits et sincères, des cœurs de soldats, des cœurs de citoyens; et plus d’une fois leur équité, leur conscience d’honnéte homme a servi d’égide à la disgrâce et au malheur.

Le premier tomba frappé d’un boulet à quelques pas de