Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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considérable entre la loi qui décidera la mise en adjudication et ladjudication elle-même ; ce délai a été de près d’une année pour le chemin de fer d’Orléans. Pense-t-on que les grands capitalistes ou les menus souscripteurs seraient disposés à laisser dormir leurs fonds pendant si longtemps? Ne serait-ce pas rendre encore plus onéreux la Construction et l’usage des chemins de fer déjà si coûteux à l’industrie et au commerce? Ne serait-ce pas fermer la porte aux capilaux étrangers, si disposés à venir féconder nos entreprises industrielles ?

Sommes-nous donc si éloignés de l’époque où chacun reconnaissait que l'esprit d'association, qui a produit tant de miracles en Angleterre, avait besoin d’étre encouragé chez nous ?

Que s'est-il donc passé depuis lors, depuis tout à l'heure, qui doive nous porter à élouffer l'esprit d'association, à lui donner des entraves avant d’avoir joui et profité des avantages que le pays devait en retirer ?

Messieurs, soyez certains qu'avec la restriction qu'on veut apporter au droit d’association, à l'exercice de ce droit même, dans un but d'utilité publique, soyez certains qu'avec les lenteurs, les délais, les difficultés, les chicanes qui découleront de cette restriction, il n’y aura plus d’entreprise possible par Findustrie et par les ressources du pays en matière de chemin de fer; remarquez encore que l'effet de la restriction proposée sera de nuire principalement aux associations nombreuses, aux associations que j'appellerai parcellaires, et qui se composent d’engagements pris par les propriétaires et les négocian({s répartis sur divers points du parcours. Les associations de cé genre sont les plus solides, les moins accessibles à Pagiolage, et cependant elles deviendraient impossibles avec la clause que je combats.

Selon nous, il faut se borner à exiger de toutes les compagnies ce qu'ont fait les compagnies sérieuses; à savoir : que les