Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
= —
veux l'esclavage. On ne pourra revenir à la liberté, et la liberlé ne sera possible qu’en revenant au point de départ; et il ajoutait : Je suis du parti des blancs, parce que je suis blanc.
Eh bien, c’est encore là le fond de notre pensée. Aujourd’hui nous n’avons plus à réparer dans nos colonies des désastres et des spoliations, mais nous voulons les prévenir actuellement et dans l'avenir, mais nous voulons faciliter les progrès de la civilisation par les améliorations nécessaires. Le Gouvernement devrait donner sa sanction à nos idées, car tout ce qu’il tentera dans le sens indiqué par M. le comte Beugnot; soit par des lois soit par des ordonnances, ne produira que des malheurs et des perturbations.
Messieurs, on nous a cité l’art. 44 du Code noir, qui porte que les nègres sont meubles. On nous a cité une lettre ministérielle de 1771, qui dit qu’il faut conserver avec grand soin l’état d’humiliation du nègre, parce qü’autrement il n’obéirait plus à son maître. Ainsi lgs nègres sont meubles, a dit le Code noir; mais rappelez-vous qu'il y avait un code bien plus ancien qui disait à peu près la mème chose en Europe, qui l’a dit dans tous les pays où a existé la féodalité, où ont existé des serfs.
Aujourd’hui quelles sont les deux conditions qui pèsent le plus sur l’esclave? C’est, d’une part, les châtiments corporels; c’est, d'autre part, la faculté que conserve son maïître de le vendre.
Les châtiments corporels, c’est ce qui indigne le plus à la première vue du Code noir même revisé; mais les chätiments corporels sont en usage dans toutes les marines, sur les vaisseaux de toutes les puissances ! maisils sont en usage dans les armées allemandes et russes, même dans l’armée anglaise! En Angleterre, les châtiments corporels appliqués au soldat m’ont-ils pas recu il y a peu de temps la sanction d’une commission composée des hommes les plus distin-