Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
= he gués, choisis dans les grades les plus élevés de l’armée de terre ?
D'ailleurs il n’est pas nécessaire d’avoir été aux colonies pour savoir que les châtiments corporels ne sont appliqués que pour le cas de vol, et seulement pour le vol commis au détriment d’an autre esclave, car, le plus souvent, le maître ferme les yeux sur les larcins de ses noirs.
Quant à la faculté de vendre, qui, il est vrai, constitue l'acte le plus flagrant de la puissance du maitre sur son esclave, savez-vous comment elle s'exerce? Lorsqu'un propriétaire vend un noir, ilne le cède presque jamais sans que le noir qu’il a l'intention de vendre se soit mis en rapport avec le blanc ou le mulâtre qui veut l'acheter, sans qu’il soit convenu avec lui du genre de service auquel il est destiné.
Eh bien, je ne crains pas de dire que ce n’est pas là une vente dans l’acception absolue du mot, et telle qu’on est fondé à se l’imaginer; en quelque sorte le maître ne peut pas vendre un noir malgré lui... (Bruit.)
M. LE BARON DE MACKAT, ministre de la marine. Vous êtes tout à fait en dehors de la vérité.
w. LE GÉNÉRAL cuBrÈmess. Je ne fais que répéter ce que j'ai entendu dire, sans l'avoir vérifié, il est vrai, Car je ne suis pas allé aux colonies. Je persiste à croire que, si toutes les ventes d'esclaves n’ont pas lieu ainsi que je l'ai avancé, il y en a beaucoup qui se font ainsi. Je dirai même que, dans bien des cas, les ventes ne se font avec tant de ménagements que parce que ces ménagements sont forcés et dans l'intérêt même des colons.
Et, en effet, vous savez comment l’esclave se venge de l’injustice du maître, vous savez que l’empoisonnement est sa vengeance. L’esclave mécontent empoisonne non le maitre, mais les bestiaux; il appelle même quelques fois VPincendie à laide de sa colère concentrée : voilà pourquoi les maîtres