Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
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enceinte législative. Si je me décide à le reproduire devant vous, c’est parce qu’il a une très-haute importance, non-seulement à mes yeux, mais encore aux yeux d’un très-grand nombre d’industriels, et je dirai aux yeux de presque tous les commerçan(s. Cette importance s’accroîtra très-prochainement encore par l’exploitation des nombreuses lignes de chemins de fer que le Gouvernement a l'intention de concéder, et cela en raison des masses considérables d’acier dont cette exploitation exigera l'emploi. L'utilité de ma proposition ne saurait manquer de frapper vos esprits comme elle a frappé l’attention de plusieurs hommes judicieux, habitués à s’enquérir des moyens, des causes de prospérité publique, qui, par nos propres fautes, demeurent stériles, sans effet, et font défaut à la France.
Enfin si je réclame, pour la question que je vais traiter devant elle, la plus sérieuse attention de la chambre, c’est que, dans mon opinion comme dans celle de plusieurs hommes très-éclairés qui sont engagés dans les industries les plus utiles au pays, le maintien du droit qui pèse sur l'importation des fers de Suède, de Norwége et de Russie, considérés comme éléments, comme matière première de la fabrication des aciers, condamnerait chez nous cette fabrication à une infériorité éternelle, tant sous le rapport commercial ou lucratif que sous le rapport technique, c’est-à-dire sous le rapport de la perfection, de la qualité des produits.
Je serai aussi bref que possible ; mais je ne puis me dispenser de dire quelques mots sur l’industrie des aciers en général, sur ses développements, et sur sa siluation actuelle, afin de faire mieux remarquer à la chambre à quelles conditions cette importante industrie prospère et fleurit en Angleterre à un si haut point, à quelles conditions cette même industrie pourrait prospérer en France.
Ïl y a, comme vous :le savez, trois sortes d’aciers : l'acier naturel, l’aciér cémenteé, l'acier fondu.