Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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vaut, pour les fabricants français, à une surtaxe de 15 fr. 67 c. et à un renchérissement de 39 p. 0/0, par rapport au prix de revient que payent les fabricants d’acier du Yorkshire. Ainsi, maintenir le droit de 16 fr. 50 c., c’est accorder une prime de 39 p. 0/0 aux fabricants d’aciers anglais sur les 15,000 quintaux métriques que notre production ne peut livrer à notre consommation, et c’est en même lemps nous priver de tous les bénéfices que pourraient nous procurer des aciéries fondées dans des conditions absolument analogues à celles qui font fleurir la fabrication du Yorkshire.

On ne saurait trop le répeter, la fabrication de l’acier non naturel exige la houille à bas prix, et Les fers du Nord transportés par mer; il faut donc un bassin houiller à proximité d’un port de mer accessible aux arrivages du Nord, comme dans le Yorkshire par le port de Hull, comme dans le département du Nord par les ports de Calais et de Dunkerque, comme dans le bassin houiller du Midi, par les ports de Marseille et de Cette. La fabrication de l'acier artificiel entraîne üne consommation de 20 parties de houille pour obtenir une partie d'acier; d’après celte proportion, remarquez, messieurs, que les 165,000 quintaux métrique d'acier qu’élabore le Yorkshire consommeraient en Suède 2,200,000 stères de bois. N’est-il pas évident que ce qui serait impraticable dans le pays à la fois le plus boisé et le plus abondant en excellents fers à acier, ne peut être que ruineux dans Loute localité sans charbon fossile? C’est là ce qui explique le haut prix et de plus la médiocre qualité de la plupart des aciers fabriqués en France sans houille d’une part, c'est-à-dire à plus grands frais et d’autre part avec des fers de médiocre qualité. En supprimant les droits sur kes fers à fabriquer l’acier, ül s’élablirait dans les départements du nord et dans ceux du midi des aciéries françaises qui pourraient lutler avec avanage contre celles du Yorkshire. Alors non-seulement la France fabriquerait elle-même tout Facier dont elle aurait be-