Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée
Il cheznous ni aciers de première qualité ni aciers à bon marché. C’est dans ce but éminemment utile, et qu’il est chaque jour plus urgent d’atteindre, que j'ai présenté mon amendement; il me reste à démontrer que la mesure qui serait la conséquence de son adoption ne pourrait en rien nuire au commerce général des fers français ni à leur fabrication.
Je crois devoir d’abord rappeler un fait qu'il est utile de ne pas laisser tomber dans l'oubli. En 1821, une loi de douane augmenta les droits d’entrée sur les fers étrangers. Ce fut un privilége accordé aux forges, mais pour dix ans seulement, et cela en présence et à cause de l'élévation du prix des bois d’une part, et de l’autre à cause de l’abaissement du prix des fers anglais, qui étaient descendus alors à 7 L. st. la tonne. Les propriétaires de forges et les propriétaires de bois disaient à cette époque que l’aggravation de tarif ne pourrait durer que dix anset serait ensuite réduite successivement. La commission chargée d'examiner leur pétition était d'avis qu’une augmentation de druits à l'entrée des fers fabriqués à la houille ne pouvait être accordée « qu’à titre de prime d’encouragement et pour un temps limité, mais non sur les fers de Suède et de Russie. » Notez, messieurs, ces dernières paroles, « mais non sur les fers de Suède et de Russie; » elles ont été prononcées et écrites par le conseil général des manufactures, qui comptait dans son sein de grands propriétaires de forges.
On reconnaissait donc en 1821 que l’augmentation de droit sur les fers étrangers ne devait être que temporaire et que cette aggravation ne devait point atteindre les fers de Suède et de Russie; et les commissions qui le déclaraient étaient dans le vrai. Aujourd’hui c’est encore là et plus que jamais ce que nous appellerons la vérité sur les intérêts industriels et commerciaux-du pays, car il y a encore à faire valoir une raison de-plus qui ne pouvait être alléguée en 1821, c'est l'é-