Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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Lorsque M. de Villèle parla pour la première fois de conversion, le 5 p. 0/0 était aux environs du pair, et ce ministre était dans le système du gouvernement anglais; il apercevail que la somme de ces capitaux mobiliers qui cherchent dans les fonds un placement temporaire, en attendant le moment et l'occasion d’en faire un immuable; il apercevait, dis-je, que cette somme allait bientôt être plus forte que la masse de rentes existante; que, par conséquent, elle emporterait la balance ; que le 5 p. 0 0 serait enlevé, et qu’il se créerait ainsi, au profit des porteurs de ce fonds, une plus-value à laquelle le ministre trouvait que les rentiers n’avaient plus droit passé 100. M de Villèle avait raison, selon moi. Ce qui est habile, ce qui est politique, ce qui est juste en pareille circonstance, c’est de profiter de la surabondance des capitaux, qu'on entrevoit, pour effectuer de nouveaux emprunts et pour entreprendre des travaux utiles, s’il y en a à faire, dans l'intérêt bien entendu du pays, ou bien pour rembourser les vieux emprunts dont le capital nominal va être dépassé, et avant que leurs possesseurs puissent se plaindre qu'on leur fait perdre quelque chose. C’est là, messieurs, la voie dans laquelle le gouvernement des finances de l'Etat aurait dû entrer plus tôt ; car il ne faut jamais garder un fonds qui reste d’une manière stable considérablement au-dessus du pair; ce serait risquer de fausser les transactions de toute nature, lesquelles sont profondément affectées par la présence d’un fonds se maintenant en permanence au-dessus du niveau des cours réguliers.

Aujourd’hui, le Gouvernement ne peut plus songer à ne faire en valeur nouvelle que 100 fr. aux porteurs de 5 p. 0/0. Il est trop tard pour prendre ce parti rigoureux ; il y a trop longtemps que ce prix est dépassé. Trop d'emplois ont été faits par jugement authentique pour des femmes, des mineurs, des interdits. Mais, d’un autre côté, devons-nous laisser à ces rentiers une chance indéfinie de hausse, parce que le Gouvernement a manqué de décision ou d'étude pour saisir le vrai moment du cours de 100 fr.? Leur devons-nous plus que le