Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

= 46 colonie, car, même à l’époque où la sécurité était menacée, cette proportion s’est soutenue.

En ce qui concerne la propriété et les lois qui la régissent en Afrique, l'administration a encore beaucoup à faire; c’est une question des plus délicates, qu’elle étudie avec soin, et sur laquelle beaucoup de renseignements ont été fournis; mais ils ne sont pas complets. z

La reprise des hostilités a dû ralentir les travaux que j’avais prescrits pour arriver à la connaissance parfaite du régime de la propriété et de l’état des personnes, deux points si importants et qui ne pouvaient être laissés en oubli, alors qu’il s’agit de les. mettre autant que possible en harmonie avec les lois de la métropole.

Pour nous résumer, messieurs, nous pensons que le but que le Gouvernement doit se proposer est la domination complète de Algérie; que nous arriverons à ce but par la guerre d'abord, el par la pacification après la victoire ; que l’adjonction des auxiliaires indigènes est un moycn de succès ; qu'il s'agira désormais de déléguer l'exercice de la souveraineté à plusieurs chefs, non à un seul; qu'il faudra diviser et ne plus réunir jes pouvoirs concédés; enfin qu’il conviendra de restreindre les territoires réservés à la colonisation; que de longtemps cette colonisation ne devra pas s’éloigner du littoral , où elle est à portée de ses ressources et du commerce qui doit les compléter.

A cet égard, nous croyons les intentions du Gouvernement daccord avec les véritabies intérêts des colons : ils ne peuvent prospérer que par la prudence et par une marche graduelle et raisonnée qui ne les expose pas à perdre en un jour le fruit de plusieurs années de travail.

La faculté de pénétrer dans le pays à la suite des expéditions entreprises par nos troupes ne doit pas être de si tôt accordée à la colonisation; car si nous voulons fonder quelque chose de durable en Afrique, il imporie que nous soyons