Entre slaves

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idée : reconquérir leur indépendance, vivre comme leurs frères de Sofia, sous le sceptre du Prince nommé par les Bulgares.

Aleko-Pacha, le gouverneur désigné, était le descendant d’une vieille famille du pays, passée au service de la Porte. Brave homme, instruit, dépourvu de tout esprit pratique, mais assez soucieux toutefois de remplir en conscience les devoirs de sa charge, dont il était d’ailleurs très fier et très honoré. Fonctionnaire ture, gouverneur d’une province autonome, son rôle exigeait une extrême délicatesse de doigté: mais avant tout, en suivant l’esprit de ses fonctions et de ses instructions, il devait agir de telle façon que la Russie ne réussit pas à soustraire à l'influence du sultan cette province sur laquelle elle jouissait comme sur la Bulgarie, de par l'accord tacite des puissances, d'une influence morale considérable.

Or, un tel programme rendait la tâche d’Aleko d'autant plus ardue que ses relations étroites avec la Russie, antérieurement à son élection, le liaient moralement à cette dernière.

Le raisonnement du cabinet de Sant-Pétersboure,,. en ce qui concernait la Roumélie, différait essentiellement des vues de la Porte, on le comprend. En déchirant le traité de San-Stefano, en accédant à l’autonomie de la Roumélie, la Russie ne songeait certainement pas à pousser le sacrifice au point de renoncer à tout rapport moral entre elle et la population de la nouvelle province. Maîtres à Sofia ou à