Entre slaves

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LA RÉVOLUTION DE PHILIPPOPOLI 91

peu près, les Russes se refusaient à admettre que le pacha de Philippopoli accaparât toute l'autorité sur une population de même race, de même sang que celle de Bulgarie, population que la jalousie de l'Angleterre et de l'Autriche avaient frustrée de son indépendance.

Ces puissances supposaient, il est vrai, que placer un pacha ture à Philippopoli, c'était établir une digue solide contre la propagande russe. Profonds calculs mais inutiles. Les Rouméliotes de tous partis comptaient bien sur la Russie pour compléter leur œuvre nationale. Si celle-ci s’est accomplie sans son concours, ainsi qu'on le verra plus loin, c’est qu’elle a cru devoir se dérober à cette tâche, au dernier moment.

En attendant cependant, elle laissait parfaitement entendre aux citoyens de Philippopoli qu’elle les soutiendrait.

L'Union se présentait donc pour la Russie comme un moyen de propagande et pour les partis comme une plate-forme politique, sur laquelle on allait se disputer.

Autant le Bulgare du nord, resté en dehors de toute infiltration étrangère pendant des siècles, se montrait, depuis qu'il respirait un air de liberté, violent dans ses désirs et ses caprices politiques, insouciant de la forme, autant le Bulgare du sud paraissait prédisposé à une certaine modération et à une préoccupation des règles.

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