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à son sort? Ils lancèrent un peu partout un long manifeste, qui passa d’ailleurs inaperçu, dans lequel ils firent valoir les raisons qui rendaient l'Union avec la Bulgarie chère aux Rouméliotes.

C'était le procès du régime autonome. On se plaignait du chiffre exagéré de la redevance à payer annuellement à la Turquie, on critiquait amèrement les lenteurs administratives de la Sublime Porte qui n'arrivait jamais à sanctionner les lois votées par l’Assemblée provinciale concernant l’état civil, les titres de propriété, les hypothèques, la, caisse des orphelins. L’œuvre législative n’avait de cette façon aucune portée. Un point surtout excitait les protestations des libéraux : la composition de l'assemblée provinciale, cinquante-six membres, dont dix de droit, trente-six nommés par le suffrage direct et dix par le gouverneurgénéral.Cettedernièrestipulation duStatut mettait, suivant eux, l’Assemblée à la dévotion du gouverneur etempêchait toutemanifestation sincère de l'opinion publique. Il ne faut pas oublier queles signataires du manifeste étaient les chefs de l'opposition.

La campagne à l’intérieur fut menée encore avec plus de vigueur. Dans les villes, dans les villages, partout on comptait des affiliés du comité central qui siégeait à Philippopoli. La propagande était des plus actives dans la province. On démontrait que les conservateurs, qui étaient au pouvoir, avaient renié leurs engagements, et l’on disait même déjà tout haut qu'ils étaient à la solde de la Russie.