Entre slaves

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LA RÉVOLUTION DE PHILIPPOPOLI 99

On créait des journaux qui passaient au crible les moindres actes des directeurs et de Gavril-Pacha. Ceux-c1 répondaïent à ces attaques violentes, comme ils pouvaient, empêchant par ci une réunion, poursuivant par là un journal, mais surtout épurant impitoyablement toutes les administrations et la milice et cassant tout employé ou officier soupçonné de relations avec les gens du parti libéral.

Malgré cela, la propagande anti-gouvernementale et unioniste portait ses fruits, principalement dans l'élément militaire où le mécontentement régnait depuis longtemps.

Sous le gouvernement d’Aleko-Pacha, l'armée de la province, qu’on appelait milice, avait déjà subi une crise. Un certain nombre d'officiers russes y avaient été appelés au début, afin d’inculquer l'esprit militaire à celte insütution, qui comptait une douzaine de mille hommes. On conçoit que leur présence ne plaisait qu'à moitié à la Porte et à son représentant Aleko. Celui-ci s’arrangea de façon à éliminer, autant que possible, l'élément russe, et ce fut un des actes qui perdit le plus le gouverneur dans l'esprit du gouvernement de Pétersbourg.

Des officiers bulgares remplacèrent les Russes. Avec ces derniers, les officiers rouméliotes s’entendirent. Mais lorsque Gavril Pacha, tout à la dévotion de l'influence russe, arriva au pouvoir, il se livra à l'opération contraire de celle de son prédécesseur. Des

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