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LA RÉVOLUTION DE PHILIPPOPOTI _ 103

Le gouvernement de Gavril se contenta alors de lutter en désespéré contre la marée montante.

Les chefs du parti libéral, toutefois, ne se préoccupaient guère des indécisions de la Russie. Il jeur venait du Consulat d'Angleterre des encouragements caractéristiques, et le capitaine Jones ne se génait pas pour leur dire qu'ils avaient tout profit à opérer sans le secours de personne. On tournait aussi ses regards vers Sofia. Dix fois pendant le cours de 1885, les conspirateurs eurent des entrevues avec le prince Battenberg et Karavelof. Dix fois, ils vinrent à Sofia, leur chef, le D' Stransky en tête, annoncer que tout était prêt et que cela éclaterait incessamment.

Nous avons laissé plus haut, à la fin de 1884, le Prince et Karavelof s’observant mutuellement. Le Prince, dans son découragement, avait bien souvent songé à ce mouvement de Ja Roumélie. Peut-être serait-il une porte de sortie aux difficultés de sa situation, mais l'affaire était trop grosse pour s’y embar-

quer à la légère, et puis on lui avait si souvent parlé

de cette Union qu'il n’y croyait plus.

Quant à Karavelof, il recevait les délégués roumélistes selon son humeur. Tantôt il leur donnait des encouragements, tantôt, au contraire, il les jetait à la porte, les morigénant, leur criant (on ne se gêne pas entre Bulgares) : « Vous allez me créer des ennuis avec votre Union. J’en ai assez comme cela, allez vous promener ! »

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