Entre slaves

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toute occasion son antipathie envers la Russie. Prodiguant habilement conseils et argent, il avait fait de sa maison un foyer d'intrigues.

Pendant toute l’année 1885, il y eut ainsi entre Saint-Pétersbourg et Philippopoli un échange d'avis et d'instructions tant soit peu contradictoires. Les proportions considérables de l’agitation ne permettaient plus d'espérer qu'elle s’arrêterait en chemin. Le cabinet russe se demandait alors s'il soutiendrait le mouvement au lieu de chercher à lenrayer. Dans l’une ou l’autre alternative, il craignait de se compromettre. Il était aussi harcelé par les conservateurs, membres du gouvernement, qui voyaient le danger croître chaque our et qui, à chaque instant, s'adressaient au consulat en lui disant qu'il n’y avait plus à tergiverser et que si le gouvernement russe, si eux conservateurs, ne voulaient pas voir le mouvement aboutir et se tourner contre eux deux, le moment était venu d'agir et d'enlever aux libéraux leur drapeau en proclamant eux-mêmes l’Union avec la Bulgarie.

DS conservateurs affirmaient mème que le gouverneur lui-même ne ferait pas d'opposition; mais la Russie, sans compter les raisons que nous connaissons relatives au prince Battenberg, craignait trop, à ce moment, d'engager sa responsabilité vis-à-vis de l’Europe en suivant ce conseil et d'entrer dans des complications auxquelles elle n’était pas préparée.