Entre slaves

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LA RÉVOLUTION DE PIILIPPOPOLI 105

tainement pas sa position avec celle du Prince, lorsque le moment serait venu de se prononcer. Il étudierait plus tard: la conduite à tenir. Le mieux était de profiter de cette occasion qui, en tous cas, augmenterait considérablement sa renommée.

Le Prince, lui, en apprenant de la bouche de son ministre que l'heure de la décision allait sonner, passa quelques heures dans une terrible hésitation. Se mit-il en communication avec Sir Lascelles, le représentant de l'Angleterre à Sofia? Lui demanda-t-il avis? Toujours est-il qu'il ne pouvait rester en place; il avait besoin d'être seul, au grand air, pour réfléchir aux conséquences décisives pour son trône, pour sa vie, peut-être, de l'acte auquel il devait adhérer. Il se fit conduire sur le bord de la mer et il resta là deux heures, perdu dans la contemplation des flots, se parlant à lui-mème, laissant parfois échapper des exclamations qui étonnaient son cocher, un jeune tartare seul témoin de cette scène.

Les réflexions du Prince tournèrent dans ce cercle, selon les confidences qu'il fit plus tard. «Si je m'oppose à l'Union, en ne me rendant pas à Philippopoli, je suis chassé par le peuple, qui m’appellera traître. Puis-je au moins espérer que l’on m'en saura gré à Pétersbourg? Hélas, on me laissera avec ma courte honte. Si je ne résiste pas, le pays est doublé, je me trouverai en face d’autres hommes, qui me faciliteront ma tâche peut-être plus que ceux de la Bulgarie. En tous cas, je pourrai établir une pondération entre les.

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