Entre slaves

419 Es ENTRE SIAVES

Par les deux portes, l'une du côté de la ville donnant accès dans une grande cour bordée de petits bätiments occupés par des bureaux, l’autre, près du pont, aboutissant par un chemin étroit à la même cour, Fémeute fit tumultueusement son entrée. Les gendarmes de service furent noyés dans le flot humain, quelques-uns s’élancèrent en avant pour prévenir le gouverneur. Lhabitation gouvernementale ne se composait que d’un rez de-chaussée précédé de quelques marches, etse distinguait à peine des bâtiments contigus. En se dirigeant vers ce pavillon, la masse éprouva le besoin de s’exciter. On savait que la résistance serait nulle; cependant, on criait, comme pour s'étourdir; des apostrophes partaient de toutes parts, favorisées encore par le jour douteux, qui permettait aux plus timorés de se prononcer sans crainte.

Les meneurs, les premiers, pénétrèrent dans le vestibule, sur lequel de chaque côté souvraient cinq ou six portes. — Où est Gavril Pacha? crièrent cent Voix.

Des crosses de fusil résonnèrent sur le parquet. Quelques officiers mirent l'épée à la main.

Une poussée se produisit On se bousculait à l’entrée d’une porte.

Gavril était là, connaissant son sort à la première nouvelle lui annonçant la révolte de la milice.

Aucune résistance n'était possible. L’attitude des émeutiers,quoiquemenaçante, n'avait d'ailleursriende dangereux.Évidemment, ilsnevoulaienttuer personne.