Entre slaves

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LA RÉVOLUTION DE PHILIPPOPOLI 113

On parlait de tous côtés. D'une päleur extrème, le pacha, au milieu de tous ces visages animés, qui se tournaient vers lui, essaya de prononcer quelques paroles, pour la forme, voulant faire comprendre aux insurgés la gravité de l’acte qu'ils commettaient, ses conséquences funestes, etc.

— Allez-vous en! Allez-vous en! Nous ne voulons plus de gouverneur turc. Vive l'Union! Vive l'Union. Vive la Bulgarie!

Tous ces cris coupaient chaque mot du pacha. Vaincu, il se résigna.

— Faites atteler ma voiture, dit-il!

— Oui, c’est cela.

Mais on ne s'en {int pes au gouverneur. On apos tropha plus violemment les autres personnes, les chefs du parti conservateur, qui entouraient Gavril : les véritables adversaires, ainsi que Drigalski le chef de la milice, homme détesté, sans autorité, qui fut durement traité par ses subalternes. Un moment, on agita la question de savoir si l’on devait l’arrèter. —— Ah! ce n'est pas la peine. Que peut-il nous faire?

Une victoria à deux chevaux s’arréta devant le perron. On entraîna Gavril, mais sans violence. L'émeute jusque là, assez digne et mesurée, commit dans l’enivrement de sa facile victoire une insulte inutile envers le représentant de la Sublime-Porte.

Une femme, parente d’un des émeuliers, se trouvait là, heureuse de jouer un rôle. Quelqu'un émit l’idée