Entre slaves

4 ENTRE SLAVES

Bosnie et l'Herzégovi Ine, Dee actuellement par les Autrichiens.

Ces brillantes aspirations reçurent une première atteinte lors de l’occupation de ces deux provinces par l'Autriche, avec le consentement de l'Europe. Quant à la Vieille-Serbie, le congrès de Berlin crut plus sage de n’en rien dire. Bien que ce dernier, comme compensation, fit à la Serbie, constituée en royaume, le cadeau du district de Pirot, sur la frontière bulgare, il régnait néanmoins à Belgrade, depuis cette époque, une sourdeirritation contre la diplomatie européenne : celle de gens qui se croient frustrés dans un marché et qui n’ont plus le moyen de reviser le contrat.

Cette rancune se greffait sur une amertume plus particulière. On en voulait à l’Autriche de longue date. Serbes et Schiwabes ne firent jamais bon ménage. Question de races et question d'intérêts. Autrefois, l’objet de la haine, c'était le Turc; lorsque la création des confins militaires, de l’autre côté de la Save, eut placé l'Autriche en sentinelle à la porte de Belgrade, celle-ci hérita de la malédiction serbe.

Les griefs ne manquent pas et on comprend leur valeur. Les Autrichiens, plus tard les Hongrois, ont absorbé des populations d’émigrants de race serbe. À l'heure actuelle, ils sont à moitié magyarisés. C'est ainsi qu'en voulant échapper à l'ignorance et à la tyrannie de jadis, le vrai sang ri peut-être 1 plus vif, fait prospérer la Hongrie méridionale, a détriment de l’ancienne patrie qui s’anémie. Écono-