Entre slaves

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LA FIN DE L'INFLUENCE RUSSE 303

était toute trouvée. C'était celle de Karavelof, passée maintenant sous le drapeau de Stamboulof.

Un ministre eut une idée lumineuse : Il s'agissait de ürer parti de la gendarmerie, de la réorganiser, mais sur un plan nouveau : elle serait trois ou quatre fois plus nombreuse, composée d'hommes triés sur le volet, armés de bons fusils et de bons revolvers, ct formerait, en somme, une petite armée à côté de l’autre, dont le dévouement n’était pas absolument sûr; et le gouvernement aurait bien alors sa garde à lui, de véritables prétoriens chargés non-seulement d’étouffer le moindre mouvement d'opposition, mais aussi d'imposer, jusque dans les plus petits villages, la volonté du gouvernement en matière électorale ou autre, de traquer et de menacer tous les opposants.

Tandis que l'Administration se trouvait ainsi faconnée à l’image des gouvernants, l’armée, de son côté, subissait un travail de réorganisation considérable, concu dans le même esprit. Pétrof et Popof, devenus les maîtres, n’écoutaient aucune considéraüon de camaraderie ou d'amitié.

Tous leurs anciens camarades de l’école de Pétersbourg leur étaient suspects de sentiments russophiles, et à leurs yeux, tout russophile était un ennemi.

Plus de cent officiers occupant les grades supérieurs de l'armée furent alors rapidement envoyés en disponibilité, cassés même, sur de simples soupcons, sans considération pour leurs services passés. Un certain