Entre slaves

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de l'hostilité non déguisée de la Russie, les princes disponibles manquaient d'enthousiasme pour poser leur candidature dans un pays aussi agité que l'était la Bulgarie.

Stoiïlof séjourna à Vienne de longs mois en 1887, bâtissant projets Sur projets, sondant par mille moyens lescours et les familles princières d'Europe. Mais ce trône de Bulgarie n'attirait personne.

Vienne était un centre bien choisi pour mener à bien ces délicates négociations. Si le jeune diplomate bulgare n’obtenait aucun appui officiel du gouvernement autrichien, il est certain qu'on ne lui ménageait pas officieusement les bons conseils, les avis précieux et qu'on lui insinuait les combinaisons qui rentraient le mieux dans le sens de la politique austro-hongroise en Orient.

C'est ainsi que Stoïlof fut amené à considérer comme réunissant les conditions les plus favorables une proposition qui concernait un membre de la famille de Cobourg, le Prince Ferdinand.

Le Prince était jeune, d'une assez bonne prestance, qualité qui n’est pas à dédaigner chez un candidatsouverain d'autant plus que celui-ci ne manquait pas. heureusement, d’autres qualités non moins utiles.

Le Prince avait mené, mais modérément, l’exislence d'un grand seigneur. Retiré l'hiver dans le vieux palais Coboure à Vienne ou l'été au château d’Ebenthal, il se livrait plutôt à des occupations sérieuses, et à ses goûts de collectionneur.