Entre slaves

RETRO IE T'ON

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que le gouvernement serbe cédait à l'entraînement des masses.

Vers neuf heures du matin, les députés entraient dans l’espèce de cloître où se tenaient les séances. Devant la porte, un rassemblement. Des curieux sans doute qui vont acclamer le roi? Du tout. Quelques turcs, tziganes et paysans, sans se préoccuper de la Chambre, entouraient un individu qui frappait sur un tambour en prononçant un discours avec volubilité. Ce dernier n’avait rien à voir avec la politique d'ailleurs. Il s'agissait de la vente d’un âne qui accompagnait le commissaire priseur ambulant. Le baudet était examiné par les auditeurs, en connaisseurs. Les enchères montaient ponctuées par un coup de baguette, en guise de marteau d'ivoire, frappé par l'individu au tambour, tandis que l’animal, la tête basse, attendait son sort avec résignation. Quelques députés lançaient une enchère, en passant, histoire de rire, puis entraient dans le local parlementaire.

Le parlementarisme manque d'extérieur dans ce pays. On aurait eu peine à se figurer que dans cette misérable salle, garnie de simples bancs en bois blanc, ayant l’aspect d’une grange, allaient se discuter de graves intérêts liés au repos de l’Europe.

Les honorables ne semblaient pas s’affliger d'ailleurs de l’absence de salle de Pas-Perdus ou de couloirs. Ils tuaient le temps comme ils pouvaient en attendant l’ouverture. Gouchés sur l'herbe qui pousse drue autour du bâtiment, les uns dormaient ou