Entre slaves

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loir annihiler le pouvoir princier et l'initiative des ministres bulgares.

On les accuse encore de poursuivre l'assimilation complète de la Bulgarie à la Russie, par des demandes impossibles à satisfaire. Le général Sobolef aurait voulu en effet faire pénétrer en Bulgarie les lois pénales et civiles russes. On lui répondait que personne ne les avait étudiées en Bulgarie, et que par conséquent, sa proposition aboutissait à l'installation de juges russes dans le pays, ce à quoi l'on s'opposerait vivement; de même en ce qui concernait l'instruction publique. Les généraux désiraient l'introduction de programmes russes qu'on leur refusait.

Au milieu de ces difficultés, la foule des spéculateurs russes s’agitait, brouillant les cartes.

Depuis que le Prince était devenu maître absolu du pouvoir, il était assailli plus que jamais par les demandes des entrepreneursrusses. Les Poliakof, les Mouranief étaient arrivés à Sofia, munis de lettres personnelles de Giers et d'autres personnages.

Le général Remlingen, qui occupait le poste de ministre de l'Intérieur, appuyait naturellement leurs demandes avec la plus grande énergie.

Que voulaient-ils donc? La Bulgarie, disaent-ils, doit construire une grande ligne de chemins de fer allant de Routschouk, dans le Nord, àKustendil, dans le Sud-Ouest, près la frontière de Macédoine. An ce projet. les Bulgares opposaient celui de construire le chemin de fer de Tzaribrod à Philippopoli el