Entre slaves

ne

LE RÉGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 67

d'opérer ainsi la jonction de la voie ferrée de Constantinople: C'était, en effet, la voie la plus urgente, celle de Routschouk à Kustendil ne pouvant avoir alors qu'un intérêt stratégique; mais les entrepreneurs et leurs protecteurs avaient en vue-une grosse affaire et il ne leur plaisait pas d'entreprendre la courte ligne de Tzaribrod qui ne comportait pas un gros budget, tandis que la grande ligne eût demandé une centaine de millions.

Les Russes, avons-nous dit, s'irrilaient de la résistance des Bulgares. Le Prince, par suite de ses pleins pouvoirs, n’avait-il pas le droit d'accorder directenent des concessions? Est-ce que le roi Milan, le roi Charles n’ont pas pesé sur leur gouvernement pour faire obtenir des concessions à telle ou telle société? Ils voulaient qu'Alexandre en fit autant pour eux. À cette demande, celui-ci répondait négativement, car les conseillers du souverain avaient eu lPhabileté de lui faire déclarer dans la proclama-

lion annonçant l'abolition de la Constitution, que le

Sobranié conservait néanmoins le droit de veto sur les affaires financières, ce qui élevait une barrière difficile à franchir contre les entreprises des financiers russes.

Décus dans leurs espérances, furieux contre Batienberg, ceux-ci firent agir leurs plus puissants moteurs à Saint-Pétersbourg, à Moscou et aidèrent considérablement à rendre impossible tout l'approchement-entre le Tsar et son jeune cousin.