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LE RÈGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 87

discréditer la personne du Prince dans le pays? Il fallait se garder maintenant d'afficher un trop grand rapprochement, et surtout évoluer de façon à ne pas se compromettre outre mesure pour les beaux yeux de Son Altesse et à ne pas être traité en ennemi à l'Agence de Russie.

Karavelof connaissait à fond la position délicate de Battenberg vis-à-vis du Tsar. Le Prince s’accrochait maintenant à son ministre comme le noyé à l'arbre. On le maintiendrait au-dessus de l’eau aussi longtemps que possible, mais lorsque le danger serait évident, on le lâcherait pour ne pas être entraîné avec lui.

Le loyalisme est un mot à peu près inconnu en Bulgarie. Le souverain, chez ce peuple où les diffé-

rences sociales sont à peine sensibles, n’est que le.

premier employé de l’État. S'il devient une gêne pour la marche des affaires, on se croit en droit d’en chercher au autre. Mais les serments? Battenberg, malheureusement pour lui, avait le premier, en 1881, déchiré le pacte et prouvé que la parole politique ne valait pas grand chose,

Karavelof, dont les opinions teintées de nihilisme s'étaient adoucies depuis que les généraux n'étaient plus en Bulgarie, surveillait done son souverain et ménageait l'Agence de Russie.

Ainsi, à la veille du mouvement de Philippopoli qui devait avancer l’heure de la solution vers laquelle

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