Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. il

Bachaumont. Le 21 avril 1786, par acte notarié, Anne-Nicolas Doublet, chevalier, marquis de Persan, comte de Dun et de Pateau, reconnaissait à demoiselle Anne-Josèphe Théroigne, mineure, demeurant rue de Bourbon-Villeneuve, cinq mille livres de rente annuelle et viagère, exemptes de toute imposition, payables par semestre; constitution faite sur le pied de cinquante mille livres que Doublet de Persan reconnaissait avoir reçues de la demoiselle Théroïgne, sous réserve pour lui de se libérer en rendant la somme. Cette rente fut le plus clair de la fortune de Théroigne, même aux époques de son plus grand luxe en diamants et en chevaux. Nous verrons tout à l'heure sa correspondance à propos de larente Doublet avec le banquier Perregaux, le patron, puis l'associé de Jacques Laffitte, le héros de l’anecdote bien connue de l’épingle 1.

La maîtresse du marquis de Persan avait des amis en Angleterre, et le séjour de Londres, premier théâtre de ses exploits, lui était toujours cher. En 1787, s’il faut en croire Pierre Villiers,

1. Le banquier suisse Perregaux, l'ami de Sophie Arnould, fut obligé de fuir sous la Terreur. Il mourut sénateur sous l'Empire, après avoir marié sa fille au maréchal Marmont, duc de Raguse.