Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

14 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.

Perregaux d'envoyer l'argent au banquier Buzzoni ; cette lettre indique bien et sonintention de rester à Gênes assez longtemps et son désir d’être agréable à son banquier parisien. A propos du marquis Durazzo, financier opulent, elle écrit à son correspondant : « Je serais bien charmée de pouvoir être le moyen de vous faire agréer la correspondance d’un si aimable seigneur qui fait des affaires immenses chez vous, particulièrement pour les emprunts... Je compte de faire quelque séjour dans cette superbe ville. Si je puis vous être de quelque utilité, vous n'avez qu’à disposer de moi. » Le séjour de Théroigne se prolongea un an à Gênes. M. de Goncourt possède aussi dans sa riche collection d'autographes des lettres adressées par elle à Perregaux, toujours pour le même motif; ainsi, la jolie voyageuse écrit de Gênes, le 9 mars, pour demander à son banquier un quartier de la rente Doublet de Persan (avec qui elle avait rompu en 1788), afin de se rendre à Rome et à Naples. Elle voit à Gênes la meilleure société à laquelle l’a présentée Durazzo, et est reçue familièrement chez le consul anglais. «Je vous enverrai mes diamants de Rome, dit-elle à

1. Collection de M. Marcellin Pellet.