Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 27

Un autre poète, M. Adolphe Mathieu; de Mons, compatriote de Théroigne, s'inspirant manifestement de Barthélemy, a publié sur elle, en 1847, un poème empreint d'un sentiment très juste de la Révolution française :

Aux premiers cris de guerre elle vient, elle accourt Comme un cheval fougueux lancé dans la carrière. Et cette belle aventurière C'est la vierge (?) de Méricourt. Dans la foule qui bouillonne, Quelle est belle, la lionne, Mon héroïne aux seins nus, Ma Penthésilée antique Dont l'âme patriotique Souffle des feux inconnus!

Ses cheveux bruns ondés glissent sur ses épaules Comme en un lac d'argent tombent les pleurs des saules. Au peuple qu’elle exalte elle dicte des lois. Et jamais, non jamais, la prêtresse des Gaules. Velléda n’apparut si belle aux vieux Gaulois.

C'est l'ange de la délivrance, L'ange qui prend pitié des peuples en souffrance,

L'ange vainqueur, qui de la France

Faït le pôle des nations!

Quel fut le rôle de Théroigne, son rôle réel, et

4. Reproduit dans ls poésies complètes Sn Mathieu, Givres et Gelées. Bruxelles 1885.