Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
41 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.
En tout près de huit mille livres empruntées en moins d’un an, et dix engagements faits pendant les premiers mois de la Révolution. Théroïgne n’était donc pas entretenue par des amants : elle ne recevait même pas de secours de ceux, comme le duc d'Orléans, dont on veut qu'elle ait servi la politique et les intérêts.
Un journal, le Rôdeur réuniau Chroniqueur secret de la Révolution (n° 39), dansunecurieusenote, parle ainsi de l’archiviste du club des Amis de la loi : « Cette fille admirable n’a ni père ni mère, mais elle jouit de dix mille livres de rente qu’elle mange honorablement avec les honorables architectes de la Constitution française. Ces honorables, à qui elle donne à diner, l’ont prônée. Elle s’est fait remarquer dans lasalle du Manège en assistantrégulièrement à toutes les séances et en encourageant du geste et de la voix les honorables membres. Il s’est tenu chez elle des comités révolutionnaires. On y a tant exalté les droits de l'homme, que les quarante-cinq apôtres se sont permis sur cette exaltation tout ce qu’une jalouse rage peut manifester de poignantes noirceurs et d’incurables dénigrations pour écorner une réputation aussi vaste que celle de notre héroïne. Mais ce qui fera l’étonnement de nos neveux, c’est que parmi les