Étude historique et critique de l'impôt sur le sel en France : thèse pour le doctorat
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chef célèbre, comme le fameux Roulin dit Midance qui, deux fois, s'était échappé des galères, ou le courageux Mandrin, divinisé par le peuple et surnommé « colonel général des faux sauniers et contrebandiers de France », qui périt supplicié le 26 mai 1755, et dont on publiait sérieusement, en 1789, le testament politique (1).
Nous avons indiqué, au cours de l’histoire de la gabelle, les soulèvements que provoquèrent à plusieurs reprises les rigueurs de la perception ou la violation des franchises Concédées à certaines provinces.
Une révolte des habitants de Reims, sous le règne de Louis XI, eut pour résultat la décapitation de 80 bourgeois des plus coupables (ord. déc. 1461) (2).
En 1548, une émeute très sérieuse éclata dans le Bordelais, la Saintonge et l’Angoumois: à Bordeaux, la populace révoltée repoussa la garnison du Château Trompette, et la fureur populaire, portée à son comble, ne put trouver satisfaction que dans la mort du lieutenant du roi pour la province, Tristan de Moneins, qui. le 21 août, fut assommé, dépécé et salé, afin de bien prouver que l'impôt sur le sel était la cause de la sédition (3). Sous le règne de Louis XIII, les croquants en Guyenne, les va-nupieds en Normandie, les cadets de Bretagne commirent plusieurs excès de ce genre.
(1) Pauz Borreau. Etat de la France en 1789, 2 édition, p. 407.
(2) Ord. T. XV, p. 297. (3) De vienxe, Histoire de Bordeaux, 2 édition. T. I, p, 444.