Études historiques et figures alsaciennes

GOETHE A L'ÉCOLE DE VOLTAIRE 121

dialogue qui se sont conservés dans les Épñémérides de Gœthe, ce devait être un « grand drame » à la façon de Gætz de Berlichingen, c’est-à-dire une longue suite d'événements et presque une biographie complète. Le projet resta en suspens, peut-être, pour parler avec Gœthe, parce qu’il n’en trouvait pas « le détail intéressant » dans son cœur. On sait cependant que quatre ans après il y pensait encore. Une lettre de Wieland à Merck, du 12 avril 1778, contient une allusion-à Auguste-Gottlieb Meissner, archiviste à Dresde, qui s’arrêta dans la composition d’un drame sur César, ayant appris que Gœthe s’occupait du même sujet ; ce Meissner était un écrivain médiocre et fécond, et il est probable que son scrupule, fort honorable en lui-même, ne nous a pas privés d’un chef-d'œuvre.

Le Socrate ne fut pas plus avancé que le César. Mais du moins nous savons à peu près ce que la pièce devait être. Gœthe s’en explique dans une lettre à Herder, de la fin de l’an-

née 1771. Il voulait mettre en présence tout le