Études historiques et figures alsaciennes

GOETHE A L'ÉCOLE DE VOLTAIRE 129

MAHOMET. — Sur la tête de l’impie, le jour est maudit comme la nuit. U

Harrma. — Seul dans cette campagne, qui est un repaire de brigands !

MaxomeT. — Je n'étais pas seul. Le SéIERenR mon Dieu s'est approché de moi.

HALIMA. — L'as-tu vu ?

MAHOMET. — Ne le vois-tu pas? Au bord de

chaque source paisible, sous chaque arbre en fleurs, il vient au-devant de moi dans la chaleur de son amour. Que je lui suis reconnaissant d’avoir ouvert ma poitrine et d’avoir brisé la dure enveloppe de mon cœur, afin que je puisse sentir son approche !

HarimMa. — Tu rêves! Comment vivrais-tu, si ta poitrine était ouverte ?

MAHOMET. — Je prierai mon Dieu pour toi, afin qu'il t’apprenne à me comprendre.

HariMA. — Quel est ton Dieu? Est-ce Hobal ou Alfatas ?

MAHOMET. — Pauvre peuple, qui dis à la piérrel: Je t'aime ! et à l'argile : Protège-moi ! Ont-elles une oreille pour entendre ta prière, un bras pour te prêter secours ?

HaziMa. — Celui qui demeure dans la pierre, qui flotte autour de l'argile, m'entend, et sa puissance est grande.

MAHOMET. — Quelle puissance peut-il avoir? Trois cents sont à côté de lui, et chacun a son autel, sur lequel l’encens fume...

Harrma. — Ton Dieu n'a donc point de compagnons ?

Maxomer. — S'il en avait, comment serait-il Dieu?

Haztma. — Où est sa demeure ?

MaHoMET. — Partout.