Études historiques et figures alsaciennes

142 ÉTUDES HISTORIQUES

Le professeur Michaëlis enseignait, non sans succès, à l’université de Goœttingue. C'était un savant orientaliste, grand connaisseur de l'Ancien Testament, écrivain fécond, mais dénué de grâce, un de ces chercheurs « amoureux de vétilles » qui ont préparé l'œuvre critique de David-Frédéric Strauss. Il vivait à l'écart, lisait ses cours, puis retournait à ses livres. Cest à peine s’il entretenait quelques rapports avec ses collègues. Sa femme était une personne craintive et méticuleuse ; elle disait elle-même que les gens d’esprit lui faisaient peur. La maison où Caroline fut élevée n’était done point gaie,et, pour une jeune fille quimanifestait déjaune intelligence prompte et un caractère remuant, c'était une prison.

Elle ne tarda pas à secouer sa chaîne. On a d’elle une série de lettres, où elle se confie à une amie, Julie de Studnitz, lettres écrites en français, dans un français un peu gêné et plein de germanismes. Elle se plaint des mauvais