Études historiques et figures alsaciennes

MADAME LUCIFER 145

d’atüirant. Le fait est que, dans le cours de sa vie, elle a inspiré plusieurs grandes passions.

Frédéric Schlegel, dans cet étrange roman de Lucinde qui est comme le code amoureux de l’école romantique, ne pouvait manquer d'insérer le portrait de Caroline : « Son être, écrit-il, était un assemblage de tout ce qui peut orner la nature féminine ; c’étaient tour à tour des airs de grandeur et des grâces mignonnes, des élans divins et des espiègleries d’enfant ; mais tout était fin, cultivé, essentiellement féminin. Chaque don spécial était développé librement et se manifestait en vigueur, comme s’il était seul ; et cependant, le rare et hardi mélange d'éléments si dissemblables n’offrait rien de disparate, parce qu'un esprit animait le tout, un souffle vivant d'harmonie et d'amour. Elle pouvait, dans la même heure, mimer une scène triviale avec la verve d’une actrice émérite, et déclamer un chant sublime avec le noble entrain d'une artiste qui ne suivrait que son inspiration. Dans une société, elle

aimait à briller, à folâtrer, et elle animaïit tout 10