Études historiques et figures alsaciennes

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par sa vivacité. Mais dès qu’on avait besoin de son aide et de son conseil, elle redevenait sérieuse, avisée, prévenante, comme une tendre mère. Du moindre événement elle savait faire un joli conte, par l'esprit et le sentiment qu'elle y mettait ; elle ennoblissait tout ce qu’elle touchait, tout ce qui tombait de ses lèvres. Celui qui ne l’aurait connue que par sa conversation aurait pu penser que ce n’était qu'une femme aimable, qu’elle avait de quoi charmer le public d’un théâtre, qu’il aurait suffi d'ajouter à ses paroles le rythme et la rime pour en faire de la poésie. Mais cette même femme a montré dans de grandes occasions un courage étonnant, et c’est aussi d’après cette mesure qu’elle jugeait les hommes. »

Si l’on fait, dans cette tirade, la part de Phyperbole, il reste l’idée d’une femme très intelligente, très personnelle, et d’un esprit extraordinairement mobile, douée de talents variés, parlant bien, lisant bien, se pliant aisé-

ment et instantanément à tous les tours de la