Études historiques et figures alsaciennes
ERCKMANN-CHATRIAN 201
les voiles 1. Cest un métier de faire un livre, comme de faire une pendule, a dit La Bruyère. On peut dire, dans le cas présent, que l'horloger fut Émile Erckmann. Il arriva bien que Chatrian eût à mettre de l’huile dans les rouages, à régler un ressort, à resserrer une vis, à chasser quelques grains de poussière. Mais c’est à Erckmann qu’il appartenait de composer le mécanisme et d’en assurer le fonctionnement.
Tous deux appartiennent à cette région intermédiaire entre l'Alsace et la Lorraine, en partie montagneuse, que couronne le plateau de Phalsbourg. La petite ville, autrefois fortifiée, étroitement serrée dans son enceinte, était placée là comme une sentinelle pour garder la route de Paris. Elle est aujourd’hui déman-
telée, et les pierres de ses remparts ont servi à
4. Voici quelques lignes des considérants du jugement :
« Attendu que la correspondance versée aux débats fait voir, d’une part, Erckmann resté en Alsace, décrivant le pays qu’il habite, vivant de la vie des personnages de son œuvre, écrivant sans relâche, sans autre occupation que le travail de son esprit.
« Et, d'autre part, Chatrian venu à Paris pour y tenir un emploi au Chemin de fer de Est, recevant les manuscrits envoyés par Erckmann, les lisant, puis, en conseiller avisé, au goût sûr, lui donnant ses impressions, lui indiquant les
retouches à faire, sans y mettre la main...» . RTE te LÉUINAT A DE OS