Exposé des travaux de l'Assemblée générale des représentans de la Commune de Paris : depuis le 25 juillet 1789 jusqu'au mois d'octobre 1790, époque de l'organisation définitive de la municipalité

13 & Eflonne, Etoir près de partir. Il eff arrèré paf le peuple, On s'imagine que de coupables def: feins font encore tramés contre la Capitale : les foupçons fe propagent ; la fermentation augmente ; la mulricude fe précipite dans l'Hôtel-deVille, demande à grands cris celui qui a figné l’ordre de faire partir le bateau. C’étoit M. de la Salle (1), qui, pour fauver fa tête, fur obligé de fe conftituer prifonnier, & qui ne fortit dés Prifons qu'après un mois de captivité , lorfque l’Affemblée Nationale eut elle-même déclaré qu'il n'y avoit aucune chargé contre lui & aueuns motifs de prolonger fa détention, I] feroit difficile de peindre quelle étoit la fureur de ce peuple, qui croyoit qu'on vouloit lui ravir la hberté , qu'à peine il venoit de conquérir ; & l’on auroit peine à imaginer les excès auxquels il fut près de fe porter. Ce ne fur que par les Précautions multipliées de l'Affemblée, par les vérifications qu'elle ordonna , par les éclairciflèmens dont elle s'emprefla de faire part aux Citoyens, par le parti qu'elle prit de difcuter l’accufation dans

(1) M. de la Salle a été le premier Commandant de Ja Garde-Nationale-Parifienne. C'eft lui qui, dans Jéé fameufes & terribles journées des 13 & 14 juiller, don noit & faifoit exécucer tous les ordres qu'il recevoit de l'Aflemblée des Electeurs. Il étoit le chef du pouvoir Militaire, comme M, Moreau de S.-Merry l'éroit alors du pouvoir Civil,

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