Garat 1762-1823

GARAT. 97

plus et que de 1787 à 1789, dates fort rapprochées cependant, la reine paya deux fois ses «dettes.

Ne nous étonnons pas outre mesure de ces dépenses. L'exemple venait de haut. Madame de Guéménée ne devait-elle pas, vers la même époque, soixante mille livres à son cordonnier; seize mille à son colleur de papiers et le reste à proportion‘! M. de Montmorin avait bien une facture de cent quatre vingt mille livres chez son tailleur; le cardinal de Rohan ne craignait pas, dans ces mêmes années, de payer plus de cent mille livres une aube brodée en point à l'aiguille ?. C'est seulement quelques années auparavant qu'un grand seigneur, auquel Louis XV demandait le chiffre de ses dettes, répondit au roi : « Sire, je n'en sais rien, mais j'interrogerai mon intendant et j'aurai l'honneur d'en rendre compte à Votre Majesté. »

Garat fut toute sa vie reconnaissant à Marie-

1. IL. Taine, Les origines de la France contemporaine; l'ancien régime, t. I, p. 167, ouv. cit.

2, Baronne d'Oberkirch, Mémoires sur la Cour de Louis XVI et la Société française avant 1789, 2 vol. in-12. Charpentier, édit:, Paris, 1853, t. I; p. 129.

7