Garat 1762-1823

98 GARAT.

Antoinette de la bonté avec laquelle elle l'avait accueilli. Il n'oublia jamais cette charmante reine, cette gracieuse protectrice pour laquelle il ressentit toujours une respectueuse adoralion, comme d’ailleurs tous ceux qui l'approchèrent". Cette fascinatrice enchanteresse, cette éblouissante Marie-Antoinette, réunion accomplie de grâces, de prestige, de séduction, dont l'aimable réception était restée dans son esprit comme le plus grand honneur de sa vie, demeura pour lui la déesse inoubliable, l’idole sans tache. Il aima jusqu'à sa mort à évoquer dans un doux rêve étoilé ces jours heureux où, dans les ombreux jardins de Trianon, il la voyait errer en robe de linon blanc, un simple chapeau de paille sur la tête, un bouquet de fleurs des champs dans le corsage ou à la main. Il fut alors, dans ces

temps privilégiés qui devaient, hélas! bientôt dis-

1. « Malgré tout ce que la malignité a pu en dire, les rapports de Garat avec l’infortunée Marie-Antoinette furent des plus corrects. Sa tenue auprès de la souveraine fut toujours des plus respectueuses et la familiarité de la reine avec son chanteur habituel ne descendit pas au-dessous des convenances que commandaient son rang el sa dignité de reine de France.» (Jal, Dictionnaire crilique de biographie el d'histoire, ouv. cit.)