Garat 1762-1823

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honneur. En voici une entre autres, racontée par cette mauvaise langue de Bachaumont” qui lui fit le plus grand tort et fit rire à ses dépens.

Un soir, après avoir chanté au café du Caveau, il se montra fort insolent et fort agressif envers un spectateur qui répondit à sa grossièreté par un soufflet. Jusque-là, rien que d'assez ordinaire ; mais, ce qui l’est moins, c'est le dénouement de l'aventure. Le soufflet reçu, Azevedo fit des excuses.

On a voulu quelquefois comparer Azevedo à Garat, mais bien à tort. Dans une soirée où ils avaient chanté ensemble un duo, le comte de Guibert dit à l'abbé Arnaud?, ce fougueux partisan de Gluck qui faisait passer la musique avant tout : « L'un est l'ouvrage de l’art, l’autre de la nature. — Vous êtes dans l'erreur, réplique l'abbé, pour chanter comme Garat, ia all delongues études, et l'art est aussi nécessaire que

la nature. » Le savant critique par sa réponse

1. Mémoires secrets, 11 juin 1784, ouv. cit.

2. Arnaud (l'abbé Francois), né à Aubignan, près de Carpentras, le 27 juillet 1721, mort le 2 décembre 1784, fut membre de lPAcadémie française.