Garat 1762-1823

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violonistes Viotti, dont le jeu plein de grâce, de force et d'expression était ravissant; Jarnovick, Maestrino, le prince Henri de Prusse, excellent amateur qui, de plus, m'amenait son premier violon. Salentin jouait du hautbois, Hulmandel et Cramer du piano ‘. »

Il faut convenir que ces réunions devaient être ravissantes et que madame Vigée Le Brun ne s’est peut-être pas trop avancée en parlant comme nous venons de le voir.

Azevedo, dont le nom revient sans cesse sous notre plume, était israélite, d’origine portugaise probablement, et compatriote de Garat, puisqu'il naquit et fut élevé comme lui à Bordeaux. Comme Garat, il chanta à la Cour et, comme lui également, nous savons qu'il obtint une pension de six mille livres sur la loterie royale. Sa voix était des plus agréables et il savait en tirer un fort bon parti. Très apprécié à la Cour, il était particulièrement connu à la Ville pour sa fatuité et son outrecuidance qui lui attirèrent nombre de mau vaises affaires dont il ne sortit pas toujours à son

1. Madame Vigée Le Brun, Souvenirs, L. I, p. 60 et suiv., ouv. cit.