Garat 1762-1823

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capitale pour s’y livrer à l'étude des Pandectes et des Institutes. C'était alors un jeune homme de vingt ans, brun, vif, alerte, les traits assez irréguliers mais agréables, le regard franc et spirituel, la taille svelte et bien prise, la jambe fine et nerveuse, le pied cambré et petit, la démarche élastique et souple, les sens mélés à l'esprit : bref, ayant tout pour réussir. Est-il besoin de dire que, à peine installé à Paris, notre jeune étudiant se montra très froid à l'égard de Cujas et de Barthole; par contre, il se livra avec plus d'ardeur que jamais à son goût toujours croissant pour la musique qui, au bout de peu de mois, devint son unique occupation. Sa belle voix ne resta pas longtemps inconnue et lui attira bientôt de chauds partisans et de fidèles protecteurs. Vite lié avec tous les musiciens en renom, ainsi qu'avec les principaux dilettantes du temps, parmi lesquels il faut citer le fameux chevalier de Saint-Georges, il trouva l’occasion de se faire entendre dans plusieurs concerts, notamment aux concerts spirituels, à côté de la Todi, de sa rivale la Mara et

aussi de la Saint-Huberty qu'il avait rencontrée