Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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LE COMTE DE VIRIEU 235

Le doute sur la qualité des instructions reçues et consenties n’était pas possible. Virieu n'eut pas un instant l’idée de s’y soustraire. Si l’on s’en rapporte au récit de son cousin le baïlli, ses collègues et lui avaient poussé plus loin encore la reconnaissance des droits du peuple : «ls avaient exclu de l’éligibilité, sans distinction, tous les agents de l'Administration; » et préjugeant le principe de l'indemnité démocratique, ils étaient allés jusqu’à adjuger à chaque représentant de chaque ordre six francs par jour pendant la tenue des états de leur province (1).

À la veille des États généraux, la noblesse dauphinoise, aux côtés du marquis de Blacons, qui en est le premier élu, forme une phalange compacte.

De même que l’ordre du clergé à la tête duquel marche Ms de Pompignan, ou que le tiers conduit par Mounier, elle est démocrate, religieuse, conservatrice. Virieu et ses amis sont les chauds partisans de | Necker, en haine de Brienne, qualifié d’infâme par le | Dauphiné tout entier. Brienne n’a-t-il pas porté la main sur son parlement? Necker, par son origine bourgeoise, n’affirme-t-il pas au pouvoir les droits de la bourgcoisie lesquels, à cette date, se confondent avec ceux du peuple?

Dans la lutte qui va s'engager contre ce que tous sans exception appellent « le despotisme », chaque Dauphinois apportera son caractère : Mounier, sa pondération ; Pompignan, son libéralisme; Virieu, sa

(1) Archives de Parme. Dépêche du bailly de Virieu, du 43 octobre 1788.