Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

EN ie

236 GENTILSHOMMES DÉMOCRATES

fougue; mais, tous, ils seront des initiateurs de démocratie, fidèles au mandat juré.

IL

Arrivé à Versailles, Virieu s‘engage résolûment.

Le 6 mai, à la toute première réunion de l’ordrede la noblesse, je trouve son nom parmi les trèsrares audacieux qui déclarent ne reconnaître d'autre juge de leurs pouvoirs que les trois ordres réunis (1).

Le 25 juin, il est des 47 nobles qui apportent devant le tiers état leur soumission au droit politique nouveau. La députation des nobles dauphinois « tout entière » (c’est la seule où l’on constate cette unanimité) y a adhéré.

Le 7 juillet, l’Assemblée nationale, qui ne connaît encore que les affirmations démocratiques de Virieu, et qui lui en est reconnaissante, le nomme membre de la commission « chargée de préparer le travail relatif à la constitution ». Mounier et Virieu ! Deux compatriotes dans une pareille commission, composée de 20 membres seulement! Quelle récompense on le démocratisme dauphinois!

Jusqu'ici aucune note discordante dans le concert donné en l'honneur de la liberté. Virieu chante à l’unisson. Mais voici venir le 14 juillet et la prise de la Bastille. Dès la veille, la cacophonie commence. Vi-

(1) Gazetle nationale, 1789, n° 2