Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

PR ee LE ST El ER ie A td Tee M EP EE ere D = mnt UE d9Ye LC

248 GENTILSHOMMES DÉMOCRATES

€ M. Mirabeau, riposte Virieu, poignarde le plan de M. Necker. »

Voilà par quelles aménités le royaliste répondait aux facéties du tribun (1).

Et, de plus en plus, Virieu s’acharne à défendre les droits de ce malheureux exécutif, malmené chaque jour davantage.

L’Assemblée ayant tenté de s'approprier la nomination aux emplois militaires :

« L’ennemi est à vos portes, s’écrie le gentilhomme. Assemblera-t-on le Corps législatif? L’ennemi attaque vos frontières, sera-ce le Corps législatif qui les ira défendre? Si le Corps législatif peut créer des places, les représentants deviendront ambitieux, chercheront à les obtenir, et de là les emplois mal remplis (2). »

Comme tous les royalistes, Virieu était décentralisateur. La décentralisation est la forme de l’opposition monarchique inventée par l'aristocratie provinciale avant la Révolution. Les gentilshommes se défiaient des concentrations de pouvoir faites à la cour. Aussi bien les royalistes démocrates dévaient éprouver une défiance plus grande encore des concentrations de même nature opérées au profit d’une assemblée parisienne toute puissante. Virieu se fit leur organe. Les étais du Dauphiné s'étant tout à coup réunis (décembre 1789) sans convocation régulière pour s'occuper des intérêts de la province : — « Peut-on

(1) Séance du 26 septembre 1789, (2) Séance du 30 septembre 1789.