Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu
LE COMTE DE VIRIEU 247
— « Elle n’est pas aussi éloignée, dans le fait, répondit Mirabeau, qu’elle le paraîtau prem ier coupd’æil. L'état phlétorique du roi et de Monsieur peut abréger leurs jours, et fait à peu près dépendre cette question de l'existence de M. le Dauphin qui est un enfant.
— « Mais je suis surpris, reprit Virieu, que vous oubliiez M. le éomte d’Artois et ses enfants.
_ « Dans le cas, répondit Mirabeau, où l'événement se présenterait dans un temps peu éloigné, ilfaut avouer qu'on pourrait regarder M. le comte d'Artois comme fugitif, ainsi que ses enfants, et après ce qui s’est passé comme à peu près extra legem >
Ce qui s'était passé, le voici: :
Au lendemain de la prise de la Bastille, M. le comte d'Artois avait mis la frontière entre la France et lui. Pour quel motif? Mirabeau soupçonnait un appel à l'étranger. Virieu pouvait lignorer ; en revanche, il voyait poindre à l'horizon les usurpations de 1830, et cette vision exaspérait son royalisme. :
De ce jour, Mirabeau n'eut pas de plus virulent adversaire. .… Le 26 septembre, ayant échoué à substituer son propre plan de rélorme financière au plan -de Necker, le grand orateur propose à l’Assemblée, sous forme de gouaillerie, de décréter « qu’elle adopte textuellement les propositions d’un ministre auquel la Nation a témoigné une confiance sans bornes ».
(1) Extrait de la procédure criminelle instruite au Châtelet de
Paris sur la dénonciation des faits arrivés à Versailles dans la journée du 5 octobre 1789. Déposition OXL.